Pour ce qui est de la formation à l'école, cela ne devrait pas induire de changement fondamental, sauf à abuser du V&B à côté l'ENAP.
Concernant la suite, la réponse se trouve, selon moi, sur un curseur allant de "Faire vivre le métier de CPIP" à "Survivre au métier de CPIP"
Cela dépend de chacun.
La formation et l'exercice permettent de construire son identité professionnelle. Pour le reste il y a mastercard, j'ai envie de dire ^^
Plus sérieusement, il y a plusieurs variables pouvant influer, à mon sens, sur une personne, dans le cadre de ce métier. La personnalité, le lieu d'exercice (la ville, milieu ouvert ou fermé, type d'établissement, état des lieux), les conditions d'exercices (collègues, hiérarchie, relations avec les partenaires et magistrats, la charge de travail, les PPSMJ...), les réformes (pratiquement tous les ans il y a du changement) et la vie personnelle (un bon équilibre perso/pro est toujours recommandé).
Cela dépend aussi des attentes propres à chacun. Il est certain que s'il s'agit de reconnaissance il est fort probable que la déception sera au bout du chemin, donc de la frustration voire de l'aigreur. C'est pourquoi j'invite les stagiaires à ne pas hésiter dans l'auto-valorisation et à se satisfaire de "petites" réussites (s'ils ne le font pas, il n'y aura peut-être personne d'autre pour le faire
).
Il conviendrait également de posséder une certaine dose de patience (retards et absences, attente de transmission ou de réponse aux rapports...)
Il existe un risque d'usure, de lassitude, à toujours voir les mêmes profils, parfois une certaine misère sociale. Il est possible d'être agacé par les réponses de magistrats à des rapports ou leurs décisions n'allant pas dans le sens des rapports d'enquête.
Tout cela peut arriver à chacun une ou plusieurs fois dans une carrière. C'est normal. Pas d'inquiétude (KEEP CALM AND LISTEN TO DUBSTEP
)
Il est possible d'exprimer certains mécontentements (et des propositions) à sa hiérarchie, en réunion de service et auprès d'instances syndicales (notamment le CTS).
Et au besoin, pour de grands changements, il y aura toujours moyen de demander une disponibilité ou un détachement, voire de passer un autre concours ou examen et même de devenir DPIP (selon le niveau d'ambition).
Après, c'est une ouverture sur la société, la culture, riche d'enseignements. La satisfaction d'oeuvrer pour le bien commun, au service du pays (j'entends presque la Marseillaise!
) L'opportunité de guider et accompagner des centaines, des milliers de personnes sur un nouveau chemin, pouvant ainsi impacter un grand nombre de vies.
Bon, ce n'est pas le pays des bisounours ou Tomorrowland mais pas non plus l'enfer décrit pas Dante. Juste un milieu particulier que peu de gens connaissent (même les politiques et les médias qui parlent de "gardiens", de "prison", d' "agents de probation"... lol, quoi!).
Dès le premier jour en école il sera demandé aux élèves pour quelles raisons ils ont choisi ce métier.
Mais pour la suite, à chacun de faire vivre son métier, de l'enrichir, d'être force de proposition, acteur de son service...
Comme le chantait Tri Yann, "A chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance"...